Petit focus sur cet appareil assez surprenant et peux connu qu’est le MATTES SSP série 200.
Cet amplificateur de puissance commercialisé en 1966 par la société MATTES Electronics basé à Chicago (Illinois) est assez révolutionnaire en soi pour s’y attarder quelques lignes.
De dimension assez compacte avec un poids d’une dizaine de kilos il peut se loger aisément au cœur de votre installation audio, le châssis inox surmonté d’une grille en acier noir comporte sur la partie avant deux entrées RCA disposés aux extrémités et couplées chacune à un variateur de gain ce qui rend inutile l’utilisation d’un préamplificateur si besoin.
Nous trouvons également 3 voyants lumineux l’un pour le fonctionnement du fusible de sécurité, un autre pour indiquer une température anormale de fonctionnement de l’appareil et enfin un voyant pour l’indication de la mise en sous tension.
Sur la partie arrière nous retrouvons une fois encore deux entrées RCA toujours disposées aux extrémités, les sorties haut-parleurs A et B sont elles assorties de Cinch à vis acceptant aussi les fiches dites Bananes.
Enfin cet appareil dispose d’un potentiomètre d’ajustement d’impédances pour enceintes.
Voilà pour les options pratiquent, mais ce qui fait la particularité du MATTES est bien son mode de fonctionnement.
Lors de sa construction dans les années 1965-66 cet amplificateur de puissance indiquait développer 100W par canal ce qui le situait pratiquement en tête de liste des appareils à transistors les plus puissants.
A cette époque le tube était le mode de fonctionnement le plus pratiqué, mais avec l’augmentation de la demande du public pour des enceintes domestiques moins encombrantes et au rendement plus faible il fallait se tourner rapidement vers une autre technique capable d’alimenter des haut-parleurs plus gourmands en énergie.
MATTES Electronics en créant cet amplificateur a voulu garder la philosophie des systèmes à tubes tant appréciés des audiophiles de l’époque, la société se tourna alors vers un ingénieur en chef du nom de Madan Sharma qui mit en œuvre son fameux brevet ¨ Sharma Circuit ¨.
Dans la technique le Sharma Circuit élimine le besoin de régulation du courant de polarisation (Bias) en sortie des transistors, concrètement et pour faire très court celui-ci dispense une énorme puissance avec une distorsion extrêmement faible du niveau des meilleurs amplificateurs à tubes sans aucuns des inconvénients du type chaleur, fragilité ou coût..!
Un véritable challenge couronné de succès.
Nous terminerons notre focus concernant le MATTES SSP 200 par le plus important à savoir l’écoute.
Nous avons testé l’amplificateur de puissance selon deux configurations, l’une avec un préamplificateur associé et la seconde directement en passant de l’amplificateur de puissance vers la source.
Pour notre premier essai le préamplificateur associé est le modèle AGI 511 qui par sa neutralité redoutable et bien qu’il soit construit environ dix ans après le MATTES SSP 200 était le maillon le plus cohérent pour garder la philosophie du constructeur outre-Atlantique.
La source : Conrad Johnson DV-2B
Les enceintes : THIEL CS 1.7
Câbles modulations : BUZZTOPP Ipelios 2
Câbles enceintes : BUZZTOPP Erathos argent
Câble secteur : BUZZTOPP Crisios
L’image sonore est très bien construite, la dynamique de l’amplificateur n’est pas du tout agressive mais au contraire délivre un côté aéré et doux.Le grave est soyeux et rapide, la partie medium quand à elle devient précise avec une coloration tube sans excès mais juste ce qu’il faut pour être convaincu.
Les aigus apportent une évacuation des vibrations parfaitement maîtrisées…L’ensemble est équilibré et chaque instrument trouve sa place quelque soit la configuration ou le type de musique écouté.
Cet amplificateur de puissance est un modèle à écouter sans détour, il a été pensé et construit pour l’excellence du son uniquement et nous le conseillons sans réserves.
A titre d’information le prix d’achat neuf en 1965 était d’environ 500 dollars soit ramené à notre époque au tarif de 2800 euros..!